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Ce vers sublime accordé sur ta lyre,
Que le drapeau de Carillon inspire
Au vieillard à genoux,
Nous le clamons à ta grande poussière :
« Vous qui dormez dans votre froide bière,
Réveillez-vous ! »

Assez longtemps, poète, ta mémoire
A reposé dans une paix sans gloire.
Sous le laurier fané….
Voici venir l’aurore grandiose !
Réveille-toi pour ton apothéose :
L’heure a sonné !


II



Le premier parmi nous, aux voûtes souveraines
Il a, plané, le front perdu dans les éclairs ;
Il a fait résonner la fierté des beaux vers
Dans le ciel constellé des gloires canadiennes.

Et sur notre Parnasse il reste le plus grand
Par la forme énergique et la haute pensée
Qui voltige, amplement limpide et cadencée,
Du frisson triomphal au sanglot déchirant.

Attentif à l’écho de nos magnificences,
Il a, du drapeau blanc déroulant les vieux plis,
Salué la splendeur morte des fleurs de lys,
Et sa Muse a pleuré sur nos désespérances.

Et comme avec l’épée altière des aïeux
Il a taillé son œuvre à même notre drame ;