Page:Gill - Le Cap Éternité, 1919.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les Chercheurs d’or



 
Ambitieux poussés par une même faim,
Urbain au geste digne et voyou de la rue,
Racaille, paysan qui laisse sa charrue,
Ils vont dans l’ignoré défier le destin.

Sous un ciel sans soleil poursuivant son chemin,
Au milieu de la plaine inquiétante et nue,
C’est peut-être à la mort que court cette cohue
Ruée aveuglément à son espoir lointain…

Affamés qui jouez contre l’or votre vie,
Foule dont l’âme avide au gain est asservie,
Arrêtez-vous devant l’exemple du passé !

Mesurez jusqu’au bout l’immense et blanc suaire,
Écoutez la chanson que la bise polaire
Souffle à travers les os jonchant le sol glacé !