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Vous hantez le silence altier des solitudes.
Ô points d’or qui veillez en des gouffres muets
Où les clameurs d’en bas ne bourdonnent jamais,
Vous ignorez le cri des viles multitudes.

Vous hantez le silence altier des solitudes !

Vous brillez dans mon cœur autant que dans la nuit.
— Ô merveille des cieux, tu tiens là tout entière ! ―
J’y garde vos reflets comme en un sanctuaire,
Et plus d’un noir chagrin devant eux s’est enfui.

Vous brillez dans mon cœur autant que dans la nuit !

Phares de l’Infini, vous éclairez mon âme !
Votre immense problème atteint l’Éternité ;
Vous me révélez Dieu par votre majesté :
Je vois luire son nom dans vos disques de flamme.

Phares de l’Infini, vous éclairez mon âme !

Oh ! guidez-vous les morts dans leur envol vers Dieu ?
Mon esprit, délivré du fardeau périssable,
S’engloutira peut-être en l’ombre irrévocable,
Ignorant de sa route après l’ultime adieu.

Oh ! guidez-vous les morts dans leur envol vers Dieu ?

Je t’adore, ô splendeur des étoiles sans nombre !
Élevant ma pensée à ton niveau géant.
J’ai vu l’âme immortelle et nié le néant,
Car, à te contempler, j’ai grandi dans mon ombre !…

Je t’adore, ô splendeur des étoiles sans nombre !