Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.




PAYS DE RÊVE



Est-il une eau lustrale, est-il un bain magique
Pour laver les remords de mon cœur ulcéré ?
Est-il une eau lustrale, est-il un bain magique
Pour rafraîchir ce cœur amer et nostalgique
Qui pleure les pays où jamais je n’irai ?

Beaux pays, caressés de lumières soyeuses,
Fuyant sous des forêts mystiques de tilleuls,
Beaux pays, caressés de lumières soyeuses,
Qui de frais baisers d’or frôlent les eaux joyeuses
Des ruisseaux enfantins, heureux de leurs glaïeuls.

Sur le velours songeur des gazons et des mousses,
Aux palpitations lumineuses des fleurs,
Sur le velours songeur des gazons et des mousses
De purs adolescents et des vierges très douces
S’enivrent du silence ingénu de leurs cœurs.