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CHEZ PUTIPHAR



Ces baisers dangereux dont tu voulais repaître
Tes appétits malsains malgré ma volonté,
Tu convoitais leur charme étrange et redouté,
Dans mon secret suprême espérant me connaître.

Mais ma pensée est close et nul doigt ne pénètre
Les replis douloureux de sa perversité.
J’ai dédaigneusement trompé ta volupté
Et tu ne m’as jamais si peu compris, peut-être !

Avec mon hypocrite et sagace froideur
Si j’accablai tes sens d’une brusque impudeur,
Tu n’as point vu passer en ce moment infâme

Derrière le cristal de mon œil palpitant
L’effroyable projet qui plongeait dans mon âme
Comme un poulpe rusé qui t’observe et t’attend.