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Ô mon amante, fuis ou demeure, qu’importe ?
Avant tous ces amours le mien sut te lier,
Et, la nuit ou le jour, soit vivante, soit morte,
Seule, avec toi, sans toi, je ne puis oublier.

Notre amour fut trop doux pour que je me lamente.
Je te souris encore et cependant je meurs.
Quels que soient désormais ou l’amant ou l’amante
Qui cueille tes baisers comme de rouges fleurs,

Mords de tes pâles dents d’autres lèvres qui saignent,
Suce fiévreusement des seins plus savoureux,
Que d’autres bras plus doux te bercent ou t’étreignent,
Tu n’en trouveras pas qui soient plus amoureux !