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LA CONSCIENCE



Les sots t’ont définie, ô Conscience : un juge
Au fond de l’âme assis, dont les yeux rigoureux
Regardent fixement nos secrets ténébreux
Et qu’on ne peut tromper par aucun subterfuge.

Que t’importe l’erreur de ces benêts qu’on gruge ?
Tu suggères la ruse à l’assassin peureux,
Tu donnes le courage au gredin vigoureux,
Ô toi, des malfaiteurs le plus certain refuge !

Analysant la cause et scrutant les dessous,
Par tes bonnes raisons les crimes sont absous ;
Il n’est point de forfait que tu ne justifies.

Et par toi, découvrant maint argument vainqueur
Dans le replis du Droit et des Philosophies,
Les impurs scélérats trouvent la paix du cœur.