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HERMAPHRODITE



Il dort, nu, rose et pur comme une fleur divine,
L’être mystérieux des rêves d’autrefois ;
Couché dans l’herbe comme un rameau d’églantine,
Il dort dans la clairière en fleurs au fond des bois.

Son bras est replié sous sa tête charmante ;
Sur son corps délicat les regards du soleil
Attardent longuement leur caresse dormante
Et glissent en tremblant de la nuque à l’orteil.

Près du jeune dormeur, avec de doux murmures,
Un ruisseau transparent court dans les gazons frais
À l’ombre des figuiers chargés de figues mûres
Et fuit dans les iris vers les sombres forêts.