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C’est la chanson de la jeunesse
Et de son beau rire vermeil
Et de son éternelle ivresse
D’amour, de joie et de soleil.

Aux sons divins, les jeunes hommes
Redeviennent pareils aux dieux ;
Leur joue a la fraîcheur des pommes,
Leurs yeux, la lumière des cieux.

Leur front rayonne de génie,
Leur cœur se gonfle de bonté
Et dans une mâle harmonie
Croissent leur force et leur beauté.

Et les vierges au clair sourire
Tendent vers eux leurs bras charmants,
Quand leur gorge où l’amour respire
Frémit sous leurs longs vêtements.

Ainsi, la puissante musique
Dans la chair coule avec le sang
Et telle qu’un vin héroïque
Exalte un peuple renaissant.