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L’odeur des peaux et des épices
Grise de rêves rudoyés
Au fond des sombres édifices
Un pâle peuple d’employés.

Ô jeunes hommes chlorotiques
Qui languissez dans l’air fumeux
Des noirs bureaux et des boutiques,
Écoutez ! mes chants sont fameux.

Écoutez la flûte d’ivoire !
C’est un murmure, c’est la voix
De la source où l’oiseau vient boire
Parmi les fleurs, au fond des bois.

Ce sont les brises amoureuses
Dans la beauté des clairs jardins,
Caressant les roses heureuses
D’un souffle de baisers lointains.

Dans l’air bleu des colombes blanches,
Sur les lys des papillons d’or !
Dans l’herbe et sur les hautes branches
Des fleurs, des fleurs, des fleurs encor !