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BAISERS



Ô douce fleur d’amour, que nos baisers sont doux !
Ils me livrent ta lèvre et te livrent la mienne,
Ils te donnent mon âme et me donnent la tienne ;
Dis ! ne faudrait-il pas s’embrasser à genoux ?

Vie exquise et nouvelle ! Étions-nous déjà nous
Avant de nous aimer ? Si loin qu’il me souvienne,
Il n’est rien du passé qu’en mon cœur je retienne,
Et même ton passé, je n’en suis point jaloux.

Mes yeux cherchent sans fin tes prunelles sereines
Et les baisers captifs dont mes lèvres sont pleines
N’attendent que ta bouche, enfant, pour s’envoler.

Et quand sous le berceau fleuri de clématites,
Assis, l’un près de l’autre, il nous plaît de parler,
Nous effeuillons nos cœurs comme des marguerites.