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Puis, je te vois plus beau que les beautés célèbres,
Éphèbe éblouissant de grâce et de fierté,
Joyeux dans la noblesse et la sérénité
Comme un jeune soleil qui se rit des ténèbres.

Beau jeune homme, mon fils, ô mon royal enfant,
Vigueur divine, corps de marbre, cœur de flamme,
En ton âme fleurit le plus pur de mon âme
Et tu fais rayonner mon rêve triomphant.

Tu sauras accomplir ce que je n’ai pu faire.
Tu ne seras qu’amour, clémence et charité.
Tu prêcheras sans peur l’ordre et la vérité,
N’exposant que toi-même aux coups de l’adversaire.

Ta bouche adoucira les maux les plus amers ;
Ta bonté calmera le plus brûlant supplice ;
Ton plaisir le plus cher sera le sacrifice ;
Tu sauveras les cœurs ! tu sauveras les chairs !

Ah ! je te vois si beau, si sublime et si tendre
Que je pleure d’amour en t’appelant tout bas !
Il me semble parfois que tu me tends les bras
Et que du haut des cieux vers moi tu veux descendre.