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HYMNE
Mon passé, je le vois dans tes yeux souriants,
Dans ta bouche de rose où l’amour rit d’éclore,
Dans ta joue aux fraîcheurs d’aurore
Et dans tes blonds cheveux où voltigent encore
Mille essaims de baisers friands.
Mon passé t’asseyait souvent sur ses genoux,
Riait à ton cher rire et demandait tes lèvres.
Nos chants, nos rêves et nos fièvres
Bondissaient à l’envi comme de jeunes chèvres,
Dans nos sentiers joyeux et fous.
Mon présent est encore ivre de ta beauté,
De ta chaude tendresse et des pensers sublimes
Qui bercent au bord des abîmes
Nos deux cœurs palpitants sur les plus hautes cimes
De l’art et de la volupté.