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MESSE D’ORGUEIL



Les stupides viveurs, l’imbécile vulgaire,
Les cœurs toujours vaincus par les tentations
Répandent sur la table ou boivent à plein verre
Le vin grossier de leurs banales passions.

Comme un prêtre à l’autel, séparé de la foule,
Seul dans la solitude effrayante du chœur,
Dans la musique sainte et dans l’encens qui roule
Un torrent de parfums où défaille le cœur,

Tandis que dans la nef tout un peuple en prière
Attend en frémissant l’holocauste sanglant,
En mes vêtements blancs ruisselants de lumière.
De mes mains où flamboie un calice aveuglant,