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PRINCES



 
Par les prés pâles et languides
Bleuis de livides colchiques,
Adolescents mélancoliques
Nous enlaçons nos chairs morbides.

Bras assoupis, bouches torpides,
Langueurs des caresses mystiques,
Nos douces têtes extatiques
S’épuisent en baisers perfides.

Des opales aux frêles doigts !
Et sur les lèvres et leurs fièvres
Les améthystes d’autres lèvres !

Mais sur nos fronts d’enfants de rois
De lourds lauriers crépusculaires
Pleurent les gloires séculaires.