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Les princes, les sénats, les troupeaux d’habits noirs
Nous, lesEt les tribunaux à tout faire,
Les évêques, dorés comme leurs ostensoirs,
Nous, lesAdorant César aurifère,

Les fusils, les canons, les bataillons sacrés
Nous, lesMontant la garde autour des banques,
Enfin, les fous hurleurs, démagogues jurés,
Nous, lesJouant le peuple en saltimbanques.

Vous nous donnez (béni soit votre nom divin !)
Nous, lesL’horrible détresse sans aide,
La faim sans aliment, la faiblesse sans vin,
Nous, lesLe feu des fièvres sans remède,

Les cris de mort au fond des berceaux innocents,
Nous, lesLes pleurs des femmes accouchées
Et les délits honteux de nos adolescents
Nous, lesEt de nos filles débauchées !

Vous qui nous octroyez les prostitutions
Nous, lesEt les déshonneurs et les lèpres,
Seigneur, Dieu des bontés et des compassions,
Nous, lesDepuis matines jusqu’à vêpres