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nisme du présent ouvrage. L’auteur les prie de considérer qu’il a dû décrire l’Enfer avant le Ciel et qu’il ne pouvait prêter à l’abîme le langage des régions célestes. Que si on lui reproche d’avoir peint le Mal sous des couleurs attrayantes, il répondra que, privé de séductions, le Mal n’existerait pas. Mais il existe ; il fascine les âmes et les enlace dans ses replis comme un reptile aux écailles chatoyantes ; il les broie et les brûle comme un serpent de feu. Cependant, au milieu des pires ivresses, cette âme collective, que l’auteur fait parler, ne perd pas un instant la notion claire du bien et du mal ; elle appelle péché ce qui est péché, mensonge ce qui est mensonge ; prisonnière du mal, elle souffre, elle pleure, elle crie en attendant la délivrance.

Ici donc c’est l’Enfer. Vous qui voulez entrer, vous êtes avertis.