Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




TRANSFIGURATION



I


Prodige où le démon s’avère,
Ta chair et ta peau de satin,
Très chère, deviennent soudain
Transparentes comme du verre.

Pareille aux rouges écorchés
Des estampes d’anatomie,
Tu n’es plus, adorable amie,
Qu’un tas de muscles rattachés.

Dans leurs viandes sanguinolentes
Ton torse, tes jambes, tes bras,
Marbrés de filets blancs et gras,
Tordent les veines somnolentes ;