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LA DOULEUR DU MAGE



Le vieux mage, sous les sévères colonnades,
Laisse traîner son lourd manteau sacerdotal
De pourpre et d’hyacinthe, au long des balustrades
Sur les dalles d’onyx, de jade et de cristal.

Sur les lys écrasés et les roses foulées
Où coulent lentement ses longues franges d’or,
Les pesantes vapeurs des essences brûlées
Comme des serpents bleus se déroulent encor.

Et des paons merveilleux d’azur et d’émeraude,
Des gouras bleu-de-perle et de rouges ibis
Errent silencieux sur la terrasse chaude
Parmi les vases d’or tout meurtris de rubis.