Page:Gilbert - Le Jubilé, suivie de deux autres ouvrages, 1776.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Quoi ! de tant de mortels qu’ont nourris tes bontés,
Ce petit nombre, ô Ciel ! rangea ses volontés
Sous le joug de tes Loix augustes !
Des vieillards ! des enfans ! quelques infortunés !
À peine mon regard voit, entre mille Justes,
S’élever deux fronts couronnés…




Que sont-ils devenus ces peuples de coupables
Dont Sion vit ses champs couverts ?
Le Tout-Puissant parloit : ses accents redoutables
Les ont plongés dans les Enfers.
Là tombent condamnés & la sœur & le frère,
Le père avec le fils, la fille avec la mère,
Les amis, les amans & la femme & l’époux,
Le roi près du flatteur, l’esclave avec le maître ;
Légion de méchans honteux de se connaître,
Et livrés pour jamais au céleste courroux.




Le Juste enfin remporte la victoire,
Et de ses longs combats, au sein de l’Éternel
Il se repose, environné de gloire.
Ses plaisirs sont au comble, & n’ont rien de mortel :