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Parlerai-je d’Iris ? chacun la prône & l’aime ;
C’est un coeur, mais un coeur c’est l’humaiiité même :
Si d’un pied étourdi quelque jeune Eventé
Frappe, en courant, son chien qui jappe épouvanté ;
La voilà qui se meurt de tendresse & d’alarmes ;
Un papillon souffrant lui fait verser des larmes ;
II est vrai : mais auíïì qu’à la mort condamné,
Lalli soit, en spectacle, àl’cchaffaut traîné;
Elle ira, la première, à cette horrible fête
Acheter le plaisir de voir tomber sa tête.
Dira-t’on qu’en des vers, à mordre disposés,
Ma muse prête aux grands des vices supposés ?
J’aurois pu te montrer nos Duchesses fameuses,
Tantôt d’un Histrion amantes scandaleuses,
Fières de ses soupirs obtenus à grand prix,
Elles-même aux railleurs dénonçant leurs maris ; .
Tantôt, pour égayer leurs courses solitaires,
Imitant noblement ces Grâces mercenaires
Qui, par couples nombreux, fur le déclin du jour,
Vont aux lieux fréquentés colporter leur amour ;
Contens d’un héritier, comme eux frêle & fans force,
Les époux, très-amis, vivant dans le divorce ;
Vainqueurs des préjugés, les pères bienfaisans
Du serrail de leurs Fils Eunuques compiaisans ;
De nouvelles Saphos, dans le crime affermies,
Epousant nos Beautés fous le titre d’amies,