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Le poète romantique savait qu’il n’est pas de véritable culture dans une civilisation où sont morts les grands cultes publics. Tous les romantiques allemands rêvaient d’une renaissance de la mythologie et de la magie.

Parti du subjectivisme absolu, le Romantisme allemand devait aboutir au monisme, à l’identité absolue de l’âme de l’homme et de l’âme du monde.

À travers toutes les recherches spirituelles et morales, à travers tous les états d’âme dont ils faisaient l’apologie : enthousiasme, extase, rêves de la nuit, délire, folie même, à travers tous ces instants que Hölderlin nommait « die schônen Stunden », les romantiques allemands ont toujours cherché l’unique voie qui mène à ce point de l’esprit où vérité et erreur, rêve et réalité, haut et bas, extérieur et intérieur se fondent en la vision extasiante de la toute