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trouvai satisfaction parfaite dans aucune de leurs affirmations[1], et c’est bien pourquoi maintenant j’ai souci d’entrer dans la ronde à mon tour.

Que Flaubert ne soit pas un grand écrivain, c’est ce qui me paraît ressortir non seulement de ses médiocres écrits de jeunesse, ainsi que l’a fort bien montré M. Thibaudet, mais des propres déclarations qu’on relève au cours de ses lettres. Sans cesse il y revient : près d’un Montaigne, d’un Voltaire, d’un Cervantès, il se sent écolier. Ce n’est qu’à force de travail et par cette patience que Buffon

  1. Je n’aurais pas écrit ces lignes, ni même sans doute celles qui suivent, si j’avais d’abord lu les articles de Léon Daudet sur Flaubert et sur Barbey d’Aurevilly. Il y dit excellemment presque tout ce que je dis ici.