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Mardi.


Comme je passe devant la loge du concierge, celui-ci m’arrête et me remet une lettre. Elle est datée de la prison. Elle est d’Arthur. Comment a-t-il eu mon nom ? Par son avocat sans doute.

Cette question que j’ai posée au cours de l’interrogatoire, l’a laissé croire sans doute que je m’intéressais à lui, que je doutais s’il était coupable, que peut-être je l’aiderais…

Il me supplie d’user de mon droit, de demander à l’aller voir dans sa cellule : il a d’importantes explications à me donner, etc.

Je regarderai d’abord son dossier ; si le morceau de carte postale est insuffisamment affranchi, je ferai part de mon doute au Procureur.