ut mineur et la Symphonie Ecossaise, la suite de concertos de Mozart que Ritter (ou Risler ) débitait chez Pasdeloup de dimanche en dimanche, et le Désert de Félicien David, que j’entendis plusieurs fois, Pasdeloup et le public affectant un goût particulier pour cette œuvre aimable, qu’on trouverait sans doute un peu surannée et manquant d’épaisseur aujourd’hui ; elle me charmait alors comme avait fait un paysage oriental de Tournemine, qui, lors de mes premières visites au Luxembourg avec Marie, me paraissait le plus beau du monde : il montrait, sur un fond de couchant couleur de grenade et d’orange, reflété dans de calmes eaux, des éléphants ou des chameaux allongeant trompe ou cou pour boire, et tout au loin une mosquée allongeant ses minarets vers le ciel.
Si vifs que soient certains souvenirs de ces premiers « moments musicaux », il en est un près duquel tous pâlissent : En 83 Rubinstein vint donner une suite de concerts, à la salle Erard ; les programmes prenaient la musique de piano à ses débuts et la menaient jusqu’à nos jours. Je n’assistai pas à tous, car les places étaient « hors