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question d’Abel je sentis, gonflé de tant de biens, mon cœur s’étrangler dans ma gorge. Et, décemment, devant sa pénurie, puis-je étaler mes trésors, pensais-je ? En détacherai-je quelque miette ? Mais quoi ! c’était le bloc d’une fortune immense, un lingot qui ne se laissait pas monnayer. Je regardai de nouveau le paquet de lettres autour duquel Abel renouait avec application la faveur, la petite armoire vide ; et quand Abel de nouveau me demanda :

— Dites-moi vos secrets, voulez-vous ?

Je répondis :

— Je n’en ai pas.

VI

La rue de Commaille était une rue nouvelle taillée au travers des jardins qui, dans cette partie de la rue du Bac sur quoi elle donnait, longtemps se dissimulèrent derrière la façade protectrice des hautes maisons. La porte cochère de celles-ci restait-elle, par hasard, entr’ouverte, l’œil émerveillé s’enfonçait curieusement vers d’insoupçonnables, de mystérieuses profondeurs, jardins d’hôtels particuliers, auxquels