effet ce qu’il ne contient pas : s’il n’était pas déjà d’âge respectable, je le débaptiserais. Mais mon excuse c’est que je ne me suis pas proposé de faire précisément un traité pédagogique. J’aurais voulu donner non pas tant l’explication que la belle vision du monde économique, de ce vaste monde dans lequel nous nous mouvons sans trop savoir où nous allons ; non pas toujours la solution, mais la curiosité et l’anxiété des problèmes qui le travaillent ; non pas nécessairement la foi dans la science, mais la ferveur des bonnes volontés, de la justice attendue, de l’idéal cherché. J’aurais voulu aussi que l’économie politique, qui depuis si longtemps en France a subi sans trop protester le qualificatif de « littérature ennuyeuse », apparût aux jeunes qui ne la connaissent pas encore comme une science aimable et vivante. Et parmi les lecteurs déjà nombreux qui ont eu ce livre entre les mains, je sais, par des témoignages personnels, qu’il en est au moins quelques-uns qui l’ont trouvée telle, qui l’ont aimée et qui lui resteront fidèles. Cela me suffit.
Lausanne, janvier 1898.