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plus que ce risque, à la différence des précédents, n’a rien d’individuel, mais qu’il est dans sa nature de frapper par grands coups à la fois tous les ouvriers d’une même usine ou même tout un corps de métiers ou même toute l’industrie d’un pays ![1]

Pendant longtemps on a cru que l’État pouvait venir au secours des ouvriers sans travail en garantissant le droit au travail. Ce droit, qui a fait grand bruit pendant la révolution de 1848, est aujourd’hui assez démodé. On a compris qu’il n’est pas au pouvoir de l’État d’assurer à chacun un travail spécial, le genre de travail qu’il sait faire, ni surtout un travail productif, à moins que l’État ne se fasse entrepreneur général d’industries, c’est-à-dire n’entre en plein dans la voie collectiviste. On est à peu près d’accord aujourd’hui pour reconnaître que le droit au travail ne saurait rien être de plus qu’un mode d’assistance publique.



VII

DES MESURES PROPRES À DIMINUER LE TRAVAIL.


Le salaire n’est qu’une des faces de la vie du travailleur l’autre face c’est le travail : L’amélioration de son sort donc peut dépendre aussi bien d’une diminution de peine que d’un accroissement de revenu.

La réduction de la journée de travail est une des réformes auxquelles on attache le plus d’importance de nos jours et à laquelle chaque Premier Mai, par une grande manifestation internationale, vient donner une actualité nouvelle. Les socia-

  1. Cependant on a fait de nombreuses études et même des expériences dans ces derniers temps pour tâcher de conjurer ce risque du chômage. Il a été créé par les communes, dans diverses villes de Suisse, des sociétés d’assurance facultative contre le chômage : et même à Saint-Gall une obligatoire.
    Les résultats de ces expériences n’ont pas été satisfaisants, mais on ne se décourage pas et d’autres villes suisses vont recommencer sur de nouvelles bases.