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comme nous l’avons vu déjà (Voy. ci-dessus, p. 109), une simple série de mouvements, on s’applique à décomposer ce mouvement complexe en une série de mouvements aussi simples que possible que l’on confie à autant d’ouvriers différents, de façon que chacun d’eux n’ait autant que possibtle à exécuter qu’un seul mouvement, toujours le même.

Dans la dernière phase, celle des usines, la division du travail paraît plutôt en voie de rétrogradation ou plutôt ce sont désormais les machines et non plus autant les hommes qui se spécialisent.

Enfin nous verrons plus loin une dernière forme de la division du travail, qu’on peut appeler internationale, parce qu’elle se manifeste sous l’influence du développement des transports et de l’échange international, chaque peuple se consacrant plus spécialement à la production des denrées qui paraissent le mieux appropriées à son sol, à son climat, ou aux qualités propres de sa race. Toutefois, celle-ci qui semblait prendre un grand essor, il y a trente ans, se trouve arrêtée, au moins momentanément, par le mouvement protectionniste qui tend au contraire à faire de chaque pays un marché autonome.


II

LES CONDITIONS DE LA DIVISION DU TRAVAIL.

La division du travail est, évidemment, d’autant plus parfaite que l’on peut décomposer le travail en un plus grand nombre de tâches parcellaires, mais le nombre d’ouvriers devra être nécessairement en rapport avec le nombre de ces opérations distinctes[1]. Or, il est clair que le nombre d’ouvriers

  1. Ce serait un très faux calcul de croire qu’on pourra réaliser la division du travail en employant un seul ouvrier pour chaque opération distincte ; il en faut en général beaucoup plus. Supposons que la fabrication d’une aiguille comprenne trois opérations, la pointe, la tête et l’œil. Supposons qu’il faille 10 secondes pour chaque pointe, 20 pour la tête et 30 pour