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CHAPITRE II

LA DIVISION DU TRAVAIL

I

LES FORMES SUCCESSIVES DE LA DIVISION DU TRAVAIL.

L’association par elle-même ne suppose rien de plus que le groupement des forces individuelles, chacun faisant la même opération, ce qu’on appelle la coopération simple. Mais la division du travail suppose une certaine répartition du travail entre tous les associés de telle façon que chacun soit appelé à faire une opération différente : c’est ce qu’on peut appeler la coopération complexe.

Si le travail qu’il s’agit d’exécuter est absolument simple (défoncer la terre, soulever un poids, ramer, couper du bois), ce travail ne se prête pas à une division quelconque chacun exécutera de son côté les mêmes mouvements. Mais pour peu que l’opération soit complexe et comprenne des mouvements variés, il y a tout avantage à décomposer ce travail qui, considéré dans son ensemble, apparaissait comme une tâche unique en une série de tâches parcellaires en nombre aussi grand qu’il convient, et à assigner à chaque individu une seule de ces tâches.

La première forme sous laquelle se présente la division du travail, c’est la division des sexes et les fonctions différentes, même au point de vue économique, qui en résultent. Elle correspond à la première phase industrielle, celle que nous avons appelée l’industrie de famille.

Toutefois cette division des travaux est loin de correspondre à ce que nous entendons aujourd’hui par les aptitudes propres à chaque sexe : à l’homme les travaux de force, à la femme