plus grands centres financiers, on arrive à supprimer presque complètement la monnaie métallique par des systèmes ingénieux de compensation et de crédit.
Faut-il se réjouir ou s’attrister de ce fait que le numéraire augmente en quantité et se déprécie en raison de cette abondance ? Qu’importe, dira-t-on ? Personne n’en sera ni plus riche ni plus pauvre. Le seul résultat fâcheux c’est que nous risquerons d’avoir une monnaie de plus en plus lourde relativement à sa valeur :
Et encore, grâce à l’intervention des billets de banque et des chèques, cette éventualité ne sera pas bien gênante. Et si d’ailleurs il arrivait que les métaux dits précieux devinssent un jour des métaux vils, même dans cette éventualité on ne manquerait pas de trouver d’autres métaux plus rares pour remplacer ces majestés détrônées[1].
Cependant ce n’est pas une question indifférente. En réalité la dépréciation continue de l’étalon monétaire est un phénomène d’une haute importance sociale et dont les effets doivent être considérés, tout bien pesé, comme bienfaisants.
D’abord la dépréciation de la monnaie a pour conséquence ordinaire, comme nous le savons (Voy. p. 89), une hausse des prix. Or la hausse des prix est un stimulant utile à la production : elle tient en haleine l’esprit d’entreprise, elle favorise la hausse des salaires, elle agit comme un tonique et est un symptôme de santé économique[2].
De plus, la dépréciation de la monnaie favorise les débi-
- ↑ L’analyse spectrale révèle tous tes jours de nouveaux métaux bien plus précieux que l’or, puisque le lithium et le zirconium par exemple coûtent 77.000 francs le kilo et le vanadium 123.000 francs ! Ils ne sont pas encore utilisables, mais le seront bientôt grâce aux fours électriques.
- ↑ En voici une preuve curieuse. Dans les pays neufs, ceux d’Amérique par exemple, où la multiplication inconsidérée du papier-monnaie a provoqué une hausse énorme des prix, les producteurs et industriels se félicitent de cette hausse et se montrent en général hostiles aux mesures financières nécessaires pour la faire disparaître, telles que le retrait du papier-monnaie. Ils ont bien tort : mais le fait n’en est pas moins caractéristique.