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Nous savons bien qu’il faudrait sourire
Quand le ciel est tout bleu, tout or —
Mais nous avons perdu l’habitude
De cet épanouissement.

Autrefois ce soleil nous eût fait tièdes,
Autrefois nous eussions ri dans ce bonheur,
Mais nous ne savons plus aujourd’hui pourquoi
Les collines sont si joyeuses.

Tu m’as dit : « Écoute ! je crois
Nos âmes très mystérieuses ;
Peut-être qu’elles sont heureuses
Et que nous ne le savons pas. »