Coupez la phrase en deux, ne prenez pour credo qu’un des deux membres de la formule, et vous aurez les deux grandes hérésies artistiques qui toujours à neuf s’entrebattent pour ne vouloir comprendre que c’est de leur union même et de leur compromission seulement que l’art peut naître.
Dieu propose : c’est le naturalisme, l’objectivisme, appelez-le comme il vous plaît.
L’homme dispose : c’est l’à-priorisme, l’idéalisme…
Dieu propose et l’homme dispose : c’est l’œuvre d’art.
Pourquoi faut-il qu’à chaque nouvelle fausse « école » l’intransigeance absurde des partis vienne voir le salut dans l’adoration exclusive d’une des deux parties de la formule ? Hier : l’homme dispose ; aujourd’hui : Dieu propose… Et tantôt l’on semble ignorer que l’artiste a tous droits pour disposer ; tantôt qu’il ne doit disposer que de ce que la nature lui propose.
Car, si je parlais tout à l’heure de l’artiste comme faisant opposition à la nature, et semblais voir en l’œuvre d’art tout d’abord une affirmation, — serait-ce pour prôner à présent l’individualisme, et ne nous serons-nous arrachés