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TROISIÈME PARTIE

qu’il avait voulu tuer, qu’il avait tué, qu’il avait effacé de sa vie.

« Je sentais, dans son agitation même, sa faiblesse, et le berçais, sans rien dire, comme un enfant. Il aurait eu besoin de repos ; son silence me faisait espérer son sommeil ; mais je l’entendis enfin murmurer :

« — Près de toi, je suis trop heureux pour dormir.

« Il ne me laissa le quitter qu’au matin.