jardins suspendus, jardins d’où l’on voit la mer ! palais que nous ne reverrons plus, et que nous souhaitons encore, — comme nous vous eussions aimés si ce n’eut été dans cette île.
— Les vents étaient complètement tombés. Mais craintifs à cause d’une certaine splendeur qui faisait trembler l’air des côtes, quatre seulement descendirent d’abord. De l’Orion nous les vimes monter sur un tertre couvert d’oliviers, puis revenir. L’île était large et belle, dirent-ils ; de ce tertre on apercevait des plateaux, de hautes montagnes fumantes, et vers la côte qui se recourbait, les dernières maisons d’une ville. Comme rien de ce qu’ils avaient vu ne justifiait nos premières craintes, tous, et les marins de l’équipage, nous avons quitté le navire et nous sommes acheminés vers la ville.
Les premiers habitants rencontrés puisaient de l’eau près d’une fontaine ; ils vinrent à nous dès qu’ils nous aperçurent. Ils étaient vêtus d’une robe très somptueuse, pesante et tombant à plis droits ; une coiffure, en forme de diadème, leur donnait l’air sacer-