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VII


Pour la septième fois, s’arrêta le navire. Dans cette île où nous descendîmes pleins d’espoir et dont nous ne partîmes longtemps après que le cœur navré d’une horreur grandiose, pour beaucoup finit le voyage. Nous qui l’avons continué, laissant derrière nous tant de compagnons morts et d’espérances, nous n’avons plus jamais retrouvé les lumières splendides qui nous éveillaient jusqu’alors. Mais, errant sous un ciel morose, nous regrettions la ville si belle malgré toutes ses voluptés, la ville royale, les palais d’Haiatalnefous aux terrasses qui nous faisaient craindre, lorsque nous nous y promenions, tant elles étaient belles, qu’elles fussent peu sûres. — Terrasses ! Miséricordieuses terrasses des Bactrianes aux soleils levants :