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IV


Le vingt et unième jour, nous nous sommes arrêtés devant un rivage planté d’arbres. On apercevait, non loin de la mer, une ville : une avenue d’eucalyptus y menait, où se promenaient des groupes de femmes ; des deux côtés de l’avenue, entre les arbres, étaient dressés pour un marché des tréteaux et des baraques de toile ; et du navire on pouvait voir, aux taches rouges et jaunes qu’ils faisaient, les piments doux et les régimes de bananes. — Avant la fin du jour, Mélian, Lambègue et Odinel descendirent à terre, ainsi qu’une partie des gens de l’équipage, pour acheter des vivres et demander la route. Nous les attendîmes tout le soir. Le lendemain, Mélian, Lambègue et Odinel revinrent, mais avee seulement quelques-uns des mate-