Page:Gide - Le Voyage d’Urien, Paludes.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



II


Le septième jour, nous abordâmes devant une plage sablonneuse remuée de dunes arides. Cabilor, Agloval, Paride et Morgain descendirent ; nous les attendîmes vingt heures : ils nous avaient quittés vers le milieu du jour : le lendemain, au matin, nous les vîmes revenir en courant et faisant des gestes. Quand ils furent tout près, Paride cria vers nous : Fuyons, fuyons, disait-il, — des sirènes habitent l’île et nous les avons vues. — Lorsqu’ils eurent repris haleine, tandis que l’Orion fuyait à toutes voiles, ce fut Morgain qui raconta :

Nous avions marché tout le jour parmi les chardons bleus, sur les dunes mouvantes. Nous avions marché tout le jour sans rien voir que des collines qui s’avançaient, dont