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préférons la macération; - l'Église en connaît d'excellentes et dont l'efficace est certaine. - Oserai-je conseiller un frère :- mangez, mangez des vers de vase.

« Sitôt le prêtre parti, c'est un médecin qui s'amène : Vous alliez manger des sarcelles! mais ne saviez-vous pas que c'est très dangereux! Dans ces marais la fièvre maligne est à craindre; il faut adapter votre sang; similia similibus, Tityre! mangez des vers de vase (lumbriculi limosi) - l'essence des marais s'y concentre et c'est de plus un aliment fort nourrissant.

- Pouah! fit Hubert.

- N'est-ce pas? repartis-je; et tout cela c'est affreusement faux; tu penses bien qu'il n'y a là qu'une question de gardechasse! Mais le plus étonnant, - c'est que Tityre y goûte; au bout de peu de jours il s'y fait; il va les trouver excellents. - Dis! est-il répugnant, Tityre !?

- C'est un bienheureux, dit Hubert.

- Alors, parlons d'autres choses », m'écriai-je - impatienté. Et me souvenant tout à coup que je devais m'inquiéter des rapports d'Hubert