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ANDRE GIDE

désira Rachel. Au matin il courut vers elle.

Une allée de lilas menait à sa demeure ; puis c’était un jardin plein de roses, enclos d’une barrière basse ; dès l’abord, Luc entendit Rachel chanter. Il resta jusqu’au soir, puis il revint le lendemain ; il revint chaque jour ; à l’éveil il partait ; dans le jardin, Rachel attendait souriante.

Des jours passèrent ; Luc n’osait rien ; Rachel se livra la première. — Un matin, ne l’ayant pas trouvée sous la charmille accoutumée, Luc décida de monter à sa chambre. Rachel était assise sur le lit, les cheveux défaits, presque nue, couverte seulement d’un châle déjà presque retombé ; certes elle