où, à travers le rideau des branches et par delà l’immense pays dominé, le regard, quand le temps est clair, par-dessus une brume légère, découvre l’émerveillement des Alpes blanches. Le soleil déclinait déjà sur notre gauche quand nous parvînmes à l’endroit où nous avions coutume de nous asseoir. Une prairie à l’herbe à la fois rase et drue dévalait à nos pieds ; plus loin pâturaient quelques vaches ; chacune d’elles, dans ces troupeaux de montagne, porte une cloche au cou.
— Elles dessinent le paysage, disait Gertrude en écoutant leur tintement.
Elle me demanda, comme à chaque promenade, de lui décrire l’endroit où nous nous arrêtions.
— Mais, lui dis-je, tu le connais déjà ; c’est l’orée d’où l’on voit les Alpes.
— Est-ce qu’on les voit bien aujourd’hui ?
— On voit leur splendeur tout entière.
— Vous m’avez dit qu’elles étaient chaque jour un peu différentes.