la conscience bien plutôt que la raison dictait ici ma conduite.
— Gertrude est trop jeune, dis-je enfin. Songe qu’elle n’a pas encore communié. Tu sais que ce n’est pas une enfant comme les autres, hélas ! et que son développement a été beaucoup retardé. Elle ne serait sans doute que trop sensible, confiante comme elle est, aux premières paroles d’amour qu’elle entendrait ; c’est précisément pourquoi il importe de ne pas les lui dire. S’emparer de ce qui ne peut se défendre, c’est une lâcheté ; je sais que tu n’es pas un lâche. Tes sentiments, dis-tu, n’ont rien de répréhensible ; moi je les dis coupables parce qu’ils sont prématurés. La prudence que Gertrude n’a pas encore, c’est à nous de l’avoir pour elle. C’est une affaire de conscience.
Jacques a ceci d’excellent, qu’il suffit, pour le retenir, de ces simples mots : « Je fais appel à ta conscience » dont j’ai souvent usé lorsqu’il était enfant. Cependant