après que ma tante (c’est ainsi qu’elle appelait ma femme) vous avait reproché de ne rien savoir faire pour elle ; je me suis écriée : Pasteur, vous mentez ! Oh ! je l’ai senti tout de suite à votre voix, que vous ne me disiez pas la vérité ; je n’ai pas eu besoin de toucher vos joues, pour savoir que vous aviez pleuré. Et elle répéta très haut : non, je n’avais pas besoin de toucher vos joues — ce qui me fit rougir, parce que nous étions encore dans la ville et que des passants se retournèrent. Cependant elle continuait :
— Il ne faut pas chercher à m’en faire accroire, voyez-vous. D’abord parce que ça serait très lâche de chercher à tromper une aveugle… Et puis parce que ça ne prendrait pas, ajouta-t-elle en riant. Dites-moi, pasteur, vous n’êtes pas malheureux, n’est-ce pas ?
Je portai sa main à mes lèvres, comme pour lui faire sentir sans le lui avouer que