que les vêtements que celle-ci avait dû laisser depuis un an lui convenaient.
Il me faut avouer ici la profonde déception où je me sentis sombrer les premiers jours. Certainement je m’étais fait tout un roman de l’éducation de Gertrude, et la réalité me forçait par trop d’en rabattre. L’expression indifférente, obtuse de son visage, ou plutôt son inexpressivité absolue glaçait jusqu’à sa source mon bon vouloir. Elle restait tout le long du jour, auprès du feu, sur la défensive, et dès qu’elle entendait nos voix, surtout dès que l’on s’approchait d’elle, ses traits semblaient durcir ; ils ne cessaient d’être inexpressifs que pour marquer l’hostilité ; pour peu que l’on s’efforçât d’appeler son attention elle commençait à geindre, à grogner comme un animal. Cette bouderie ne cédait qu’à l’approche du repas, que je lui servais moi-même et sur lequel elle se jetait avec une avidité bestiale des plus pénibles à observer. Et de même que l’amour répond à