J’attachai le cheval à un pommier voisin, puis rejoignis l’enfant dans la pièce obscure où la vieille venait de mourir.
La gravité du paysage, le silence et la solennité de l’heure m’avaient transi. Une femme encore jeune était à genoux près du lit. L’enfant, que j’avais prise pour la petite-fille de la défunte mais qui n’était que sa servante alluma une chandelle fumeuse, puis se tint immobile au pied du lit. Durant la longue route, j’avais essayé d’engager la conversation, mais n’avais pu tirer d’elle quatre paroles.
La femme agenouillée se releva. Ce n’était pas une parente ainsi que je supposais d’abord, mais simplement une voisine, une amie, que la servante avait été chercher lorsqu’elle vit s’affaiblir sa maîtresse, et qui s’offrit pour veiller le corps. La vieille, me dit-elle, s’était éteinte sans souffrance. Nous convînmes ensemble des dispositions à prendre pour l’inhumation et la cérémonie funèbre. Comme souvent