paraissait très oppressée. Elle garda dans sa main brûlante la main que je lui tendis : je restais debout près d’elle :
— Il faut que je vous fasse un aveu, pasteur ; car ce soir j’ai peur de mourir, dit-elle. Je vous ai menti ce matin… Ce n’était pas pour cueillir des fleurs… Me pardonnerez-vous si je vous dis que j’ai voulu me tuer ?
Je tombai à genoux près de son lit, tout en gardant sa frêle main dans la mienne ; mais elle, se dégageant, commença de caresser mon front, tandis que j’enfonçais dans les draps mon visage pour lui cacher mes larmes et pour y étouffer mes sanglots.
— Est-ce que vous trouvez que c’est très mal ? reprit-elle alors tendrement ; puis comme je ne répondais rien :
— Mon ami, mon ami, vous voyez bien que je tiens trop de place dans votre cœur et votre vie. Quand je suis revenue près de vous, c’est ce qui m’est apparu tout de