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chevet, ne quittant pas des yeux son front, ses joues pâles, ses paupières délicates recloses sur un indicible chagrin, ses cheveux encore mouillés et pareils à des algues, étalés autour d’elle sur l’oreiller — écoutant son souffle inégal et gêné.




29 Mai.


Mlle Louise m’a fait appeler ce matin, au moment où j’allais me rendre à la Grange. Après une nuit à peu près calme, Gertrude est enfin sortie de sa torpeur. Elle m’a souri lorsque je suis entré dans la chambre et m’a fait signe de venir m’asseoir à son chevet. Je n’osais pas l’interroger et sans doute craignait-elle mes questions, car elle m’a dit tout aussitôt et comme pour prévenir toute effusion :

— Comment donc appelez-vous ces pe-