Elle parut extrêmement rassurée. J’aurais voulu lui demander à mon tour pourquoi elle me demandait cela ; je n’en eus pas le courage et continuai maladroitement :
— Mais, Gertrude, pour avoir des enfants, il faut être mariée.
— Ne me dites pas cela, pasteur. Je sais que cela n’est pas vrai.
— Je t’ai dit ce qu’il était décent de te dire, protestai-je. Mais en effet les lois de la nature permettent ce qu’interdisent les lois des hommes et de Dieu.
— Vous m’avez dit souvent que les lois de Dieu étaient celles mêmes de l’amour.
— L’amour qui parle ici n’est plus celui qu’on appelle aussi : charité.
— Est-ce par charité que vous m’aimez ?
— Tu sais bien que non, ma Gertrude.
— Mais alors vous reconnaissez que notre amour échappe aux lois de Dieu ?
— Que veux-tu dire ?
— Oh ! vous le savez bien, et ce ne devrait pas à être à moi de parler.