ensemble, lorsque Gertrude, tournant vers moi sa face sans regards, me demanda brusquement :
— Croyez-vous que Jacques m’aime encore ?
— Il a pris son parti de renoncer à toi, répondis-je aussitôt.
— Mais croyez-vous qu’il sache que vous m’aimez ? reprit-elle.
Depuis la conversation de l’été dernier que j’ai rapportée, plus de six mois s’étaient écoulés sans que (je m’en étonne) le moindre mot d’amour ait été de nouveau prononcé entre nous. Nous n’étions jamais seuls, je l’ai dit, et mieux valait qu’il en fût ainsi… La question de Gertrude me fit battre le cœur si fort que je dus ralentir un peu notre marche.
— Mais tout le monde, Gertrude, sait que je t’aime, m’écriai-je. Elle ne prit pas le change.
— Non, non ; vous ne répondez pas à ma question.