J’ai constaté qu’il vousoie Gertrude à présent, ce qui est certainement préférable ; je ne le lui avais pourtant pas demandé, de sorte que je suis heureux qu’il ait compris cela de lui-même. Il y a incontestablement beaucoup de bon en lui.
Je soupçonne néanmoins que cette soumission de Jacques n’a pas été sans débats et sans luttes. Le fâcheux, c’est que la contrainte qu’il a dû imposer à son cœur, à présent lui paraît bonne en elle-même ; il la souhaiterait voir imposer à tous ; je l’ai senti dans cette discussion que je viens d’avoir avec lui et que j’ai rapportée plus haut. N’est-ce pas La Rochefoucauld qui disait que l’esprit est souvent la dupe du cœur ? Il va sans dire que je n’osai le faire remarquer à Jacques aussitôt, connaissant son humeur et le tenant pour un de ceux que la discussion ne fait qu’obstiner dans son sens ; mais le soir même, ayant retrouvé, et dans saint Paul précisément (je ne pouvais le battre qu’avec ses armes),